
Les escrocs utilisent le coronavirus pour obtenir nos données
10 mars 2020
Les ordinateurs du gouvernement français doivent adopter le moteur de recherche Qwant, financé par les français, comme navigateur par défaut, en raison de préoccupations présumées concernant la protection insuffisante de la confidentialité des données par Google.
Créé en 2013, Qwant est un moteur de recherche franco-allemand crypté qui fonctionne de la même manière que Google mais ne tient pas de registre de données et met fortement l'accent sur la confidentialité de ses utilisateurs.
C'est un petite poisson comparé au géant américain, avec une moyenne estimée à 21 millions de recherches mensuelles contre environ 3,5 milliards par jour pour Google.
Le passage à des centaines de milliers de terminaux intervient alors que le président historique de Qwant, Eric Leandri, va quitter le conseil d'administration mais restera actionnaire et responsable de son comité stratégique et scientifique.
M. Leandri avait été critiqué par Next INpact qui avait rapporté que Qwant avait obtenu en 2019 des résultats remontant à 2017. Il a depuis réglé le problème, mais sa réputation a été mise à mal. Jean-Claude Ghinozzi, l'actuel directeur général adjoint en charge des ventes et du marketing, prendra la relève.
Le président français Emmanuel Macron a récemment évoqué l'importance de la souveraineté des données :
"Si nous ne réglementons pas l'internet, nous risquons de bouleverser les fondements de la démocratie".
La décision de couper Google serait due à des fuites de la NSA d'Edward Snowden en 2013.
L'été dernier, Florian Bachelier, membre de la task-force française sur la cybersécurité et la souveraineté numérique, a fait pression en faveur du changement, en déclarant
"Nous devons montrer l'exemple. La sécurité et la souveraineté numérique sont en jeu ici".
Selon le journal Libération, une note datant du 7 janvier a approuvé le basculement sur Qwant dans tous les ministères français. Cette décision a été prise après qu'un audit de sécurité ait donné le feu vert au moteur.
"Qwant est "le seul (moteur de recherche) capable de répondre aux exigences du gouvernement", a déclaré récemment Cédric O, ministre de l'économie numérique. Le changement devrait avoir lieu d'ici le 30 avril.
Le moteur de recherche sera également recapitalisé par la Caisse des Dépôts française et le groupe allemand Axel Springer, qui détiennent ensemble 35 % de Qwant, selon l'AFP. Le chiffre précis n'a pas été divulgué.
Cette rentrée d'argent supplémentaire fait suite à une série de pertes, Qwant ayant perdu 11,2 millions d'euros (9,5 millions de livres sterling) en 2018 et 10 millions d'euros l'année précédente.
Qwant affirme qu'il capte quatre pour cent des recherches sur Internet en France, mais des instituts indépendants ont estimé que ce chiffre était plutôt de un pour cent.